Comment bâtir une carrière à mon image ?

PAR Kenza Zniber

2021-05-19
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Il m’arrive des fois de me sentir comme une extraterrestre dans le domaine du génie logiciel. Autant que de comprendre comment les technologies et leurs logiques de fonctionnement m’intéressent, autant que je n’ai pas la flamme pour l’aspect programmation. Je me remets souvent en question pour savoir si quelque chose m’échappe, car j’ai l’impression que les gens qui m’entourent peuvent rester des heures et des heures derrière un ordi, alors que moi, après un lab, je peux dire : « C’est assez de programmation pour moi, peut-on passer à autre chose ? ».

Alors, comment je fais ma place là-dedans ? Comment bâtir une carrière à mon image ?

La question que je me pose et qu’on me demande le plus souvent est : « Pourquoi tu es en génie logiciel ? ». La réponse simple est que les possibilités dans ce domaine sont infinies, et elles vont juste grandir au fil du temps. La majorité des métiers de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Je suis donc en ce moment dans une phase de collecte d’outils et de bagages de connaissances que je vais apporter avec moi afin de bâtir ma propre carrière. 

Par exemple, un de mes buts de carrière est d’amener de nouvelles solutions à l’enseignement. Nous serons tous d’accord pour dire que les jeux vidéos ont une façon extraordinaire de captiver les jeunes dû au but clairement tracé, à l’apprentissage par le principe essai/erreur, aux résultats instantanés autant positifs que négatifs, à la découverte par soi-même des meilleures stratégies, et à la récompense instantanée. Alors, pourquoi ne pas réutiliser ces concepts afin que nos jeunes soient captivés à apprendre ? Pourquoi ne pas utiliser ces technologies pour alléger les multiples tâches des professeurs ? Plusieurs technologies pourraient certainement combler ces lacunes. La technologie ne doit pas nécessairement être un but de carrière mais plutôt être un outil d’assistance et d’aide à tous les autres domaines. Le but derrière la fabrication des fusées n’est pas de les voir voler, mais de nous permettre d’atteindre d’autres horizons et d’autres planètes.

Une autre question qui me revient toujours est : Comment exploiter mon côté humain, qui a envie d’aider les gens autour de moi ? 

J’ai réussi à combler une partie de ce côté en m’engageant dans le club des Ingénieuses, et en m’impliquant auprès de mon école en tant qu’ambassadrice. Dans les Ingénieuses, je suis VP vie sociale, ainsi, j’organise des activités qui rassemblent et favorisent la cohésion de groupes. J’ai aussi participé à la création d’un VOX POP vidéo ayant pour but de conscientiser les étudiants à nos valeurs ainsi que sur les différents questionnements que se posent les femmes dans le milieu du travail. Et en tant qu’ambassadrice de l’ÉTS, j’aime m'impliquer auprès des étudiants pour leur parler du génie et de l’ÉTS afin de mieux les orienter. 

Un autre côté qui m’intéresse aussi, c’est tout l’aspect de la gestion de projets, surtout des projets informatiques. En faisant mon bac en génie logiciel, ça me permettra de comprendre les étapes du cycle de développement logiciel ainsi que d’autres notions entourant cette pratique. C’est de cette façon que je pourrai être en mesure de mieux effectuer la gestion de ceux-ci.

Ce n’est toutefois pas si simple. 

Ayant une personnalité extravertie et aimant bouger, je me sens parfois loin du monde qui m’entoure. Mais au final, je dois me rappeler que nous avons tous comme but de trouver de nouvelles solutions. Avec le temps, je commence à comprendre que la diversité de caractères, de personnalités et d’intérêts, aident énormément dans un projet. Si tout le monde est pareil et pense de la même façon, des détails seront oubliés, et peut-être qu’on passera à côté de la meilleure solution puisqu’il n’y aura pas de confrontation d’idées. De plus, un projet quel qu'il soit, implique une multitude de tâches diverses. Avec des différences de caractères, de personnalités et d’intérêts, chacun pourra apporter ses forces, et ses faiblesses seront contrebalancées par les forces des autres.

Même si je suis de plus en plus convaincue par cette vision, j’ai tout de même frappé le mur lors de la recherche de mon premier stage. J’ai eu l’impression que la majorité des offres de stage mènerait toutes à une carrière de développement logiciel. Il faudra alors pousser les recherches plus loin pour avoir accès à d’autres possibilités. 

De plus, en m’impliquant dans les clubs de l’école, j’ai pu faire des rencontres qui m’ont permis de découvrir ces autres possibilités. C’est en parlant de ce que je ressentais avec des étudiants plus avancés dans leur parcours que j’ai compris que je n’étais pas seule dans cette situation. Il y a plusieurs personnes qui vivent les mêmes inquiétudes, qui ont les mêmes interrogations, et qui peuvent me comprendre. C’est aussi avec le réseautage, et en participant à des conférences que je découvre constamment de nouvelles choses sur la profession d’ingénieure. Il faut préciser que dans ce contexte, la distanciation sociale due à la pandémie du COVID-19 qui a durée quasiment un an et demi n’a pas aidé à trouver des réponses à tous nos questionnements, et une solitude mentale s’est installée progressivement.

Finalement, je dirais qu’il est normal de se poser des questions. Il faut par contre comprendre c’est quoi notre but, pourquoi qu’on veut l’atteindre, pour garder cette motivation de départ qui nous a poussé à nous inscrire et nous y rattacher pour y arriver. Je donnerais comme conseils de s’informer, communiquer et ne pas avoir peur d’exprimer ses doutes, affirmer ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas pour faire des choix plus éclairés. Se demander pourquoi avoir choisi ce domaine ou un autre, est tout à fait normal, car programmer la toute première fois un « Hello World ! », ne signifie pas qu’on vient d'ailleurs.