Suivre son instinct

PAR Émilie Demers-Morin

2020-12-23
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Tout au long de mon parcours scolaire, j’ai seulement croisé certaines personnes qui savaient exactement ce qu’ils voulaient faire et qui n’ont jamais changé d’idée. Pour ma part, tout m’intéressait, je voulais tout accomplir. Il va de soi qu’il s’agit d’une perspective quasi impossible. J’ai terminé par choisir le génie, car ce domaine, selon moi, te permet d’accomplir presque tous tes désirs professionnels.

Je me présente, Émilie Demers-Morin, 26 ans, étudiante finissante en génie électrique. Aujourd’hui, je suis ici pour discuter de mon parcours scolaire et de ce qui me motive à étudier en génie !

Je viens d’un DEC général en sciences de la nature au Cégep de Granby. Plusieurs domaines m’intéressaient. J’hésitais. Un matin, je voulais devenir infirmière ou encore psychologue et un autre matin je voulais devenir ingénieure.  J’ai finalement arrêté mon choix sur génie logiciel. Je suis allée visiter McGill et j’ai même assisté à quelques cours pendant mon DEC pour m’assurer de mon choix. Par contre, un soir, tout a basculé. Un ingénieur en qui j’avais confiance en son jugement me dit qu’il ne me voit pas dans ce domaine, que ce n'est pas pour moi et que je ne vais pas « fiter dans le moule des ingénieurs ». Cette remarque m’a grandement troublée, assez que je commençais à ne plus trouver ma place dans les cours auxquels j’assistais. Et ce, à un tel point que je me suis convaincue que je ne comprenais pas la matière des cours liés au génie. Bref, c’était la pagaille! Malheureusement, me fiant à son jugement, je n’ai pas accepté mes admissions et j’ai appliqué en psychologie profil neurosciences à Concordia. J’ai adoré mes trois années à cette université. Par contre, il me manquait toujours quelque chose. En participant à des recherches cliniques, j’ai vu l’équipement technologique et j’ai capoté. Je voulais comprendre comment tout fonctionnait, je voulais l’utiliser et être l’experte avec ces équipements. J’ai compris que OUI, j’avais et j’ai encore ma place en génie. J’ai donc fini mon baccalauréat et j’ai commencé le cheminement universitaire en technologie à l’ÉTS. Ces deux sessions m’ont permis d’affirmer que je voulais continuer en génie électrique.

Pourquoi le génie? J’adore apprendre et j’adore comprendre. Vivant dans un monde où la technologie est omniprésente, j’avais le grand désir de tout comprendre. De plus, être ingénieur, ça regroupe tellement de domaines! Je finis mon BAC et mon emploi de rêve serait d’être gestionnaire de projet. Je maîtrise le côté humain grâce à mon premier baccalauréat et je maîtrise le côté technique grâce à mon parcours à l’ÉTS. Je pense que chaque étudiant, peu importe son profil, peut trouver un emploi de rêve suite à des études en génie. Le génie c’est une manière de penser analytique, mais c’est aussi une panoplie de connaissances et de compétences ! Avec un curriculum complet, un finissant sera en mesure de rentrer confiant sur le marché du travail, surtout avec les 3 stages obligatoires de l’ÉTS!

Le plus important lorsqu’on est en génie et à l’ÉTS selon moi : s’impliquer ! Oui, oui, il ne faut pas avoir peur de s’impliquer, même sans savoir technique. J’ai joint le Chinook, un club scientifique fabricant une voiture éolienne, directement en commençant le cheminement universitaire en technologie. La meilleure décision! J’ai tellement appris. Après une année de travail acharné, il est super intéressant d’être récompensé en participant aux compétitions. Je suis allée aux Pays-Bas et j’ai adoré mon expérience de rencontrer différents types d’étudiants venant de différents pays. Par la suite, j’ai décidé de continuer mon implication dans le club scientifique S.O.N.I.A. qui conçoit un sous-marin autonome. J’ai tellement aimé mon accueil dans ce club. Tout le monde était aidant et gentil. J’ai joint l’équipe électrique. Au début, je pensais que je n’avais pas assez de connaissances. Les anciens de S.O.N.I.A. ont pris le temps de me mentorer et ils étaient toujours présents lorsque j’avais besoin d’aide. J’ai participé à la compétition annuelle à San Diego en 2018 et nous avons terminé troisième sur 45 équipes. Il est toujours super impressionnant de voir le résultat final suite à tout le temps donné lors des sessions.

T’impliquer, ça n’inclut pas juste une amélioration du savoir technique, ça te permet de joindre une famille, d’avoir des contacts à travers le monde, de connecter avec le personnel de l’école. Bref, ça te permet de bien t’intégrer et de donner du piquant à tes années d’université. Oui, moi j’ai joint un club scientifique, mais il y a aussi plusieurs organisations étudiantes qui sont tout aussi agréables si tu ne te sens pas d’attaque à faire du technique entre tes cours! 

Justement, un aspect de mon parcours dans les clubs scientifiques qui me manquait était que je désirais redonner à la société. Avec l’aide de deux autres membres du club S.O.N.I.A., nous avons commencé un projet qui a pour but d’expliquer la robotique aux jeunes à travers le Québec, en accordant une importance particulière à la place des filles en sciences ainsi qu’à la persévérance scolaire, l’entraide et la collaboration. Entre 2018 et 2020, nous avons présenté devant plus de 8000 jeunes au Québec. Notre présentation était sous forme participative avec l’aide du sous-marin autonome afin d’être en mesure de bien capter l’attention. Nous avons fait plusieurs présentations afin d’attirer autant les jeunes du primaire, les adolescents du secondaire et les jeunes adultes du Cégep. 

Récemment, j’ai continué ce projet de mon côté et je suis maintenant en train de le personnaliser en m’affiliant avec Ingénieurs Sans Frontières Québec. Le but de ce projet est de faire découvrir le génie aux communautés dans le Nord du Québec au Nunavik. Je m’occupe de la partie robotique de la présentation. Le projet était prévu pour septembre 2020. Par contre, avec la situation, il aura lieu, si possible, au printemps 2021. C’est un projet qui me tient énormément à cœur et j’ai bien hâte de rencontrer ces élèves de l’école Tasiujaq et de l’école Ivujivik. 

Comme vous pouvez le remarquer, je n’ai pas un parcours conforme, mais j’ai réussi à trouver un domaine qui me passionne. Pour moi, je recommande le génie à toute personne qui a le désir d’apprendre sur plusieurs domaines. Bien que mes amis aient fait le même cheminement que moi en génie, nous avons tous des emplois et des ambitions différents. Il est intéressant de voir à quel point il s’agit d’un domaine versatile.